Angkor, le grand secret


Le tout premier truc qui m'a donné envie de découvrir les temples d' Angkor c'est le secret de Tony Leung. Je m'explique. Souvenez vous, dans le fameux In the Mood for love1, l'acteur-qui-fait chavirer-les-jolis-coeurs cache un grand secret qu'il souffle au creux d'une pierre d'Angkor avant de l'enfermer. Du coup c'est animée par l'envie un peu romanesque de découvrir ce grand secret que j'ai plier bagage2 pour Siem Reap et ses belles ruines. Mais une fois arrivée a Angkor Wat, le premier temple du gigantesque parc d'Angkor3, je peux vous dire que j'ai mis aux oubliettes tous les secrets du monde. Car ici, on assiste à un spectacle qui laisse sans voix et qui fait oublier tout le reste.

Maintenant que le sujet a été introduit, comme ça l'air de rien, venons en aux choses sérieuses. Rentrer dans Angkor, l'ancienne capitale de l'Empire Khmer, c'est comme rentrer dans une autre galaxie. En fait c'est comme si pour 20 USD par jour on nous autorisait a pénétrer dans le monde des Dieux. Des temples grandioses, des petits bijoux d'architecture, qui ont su traversé les âges avec géni. Biensûr ça reste le spot over-mega-ultra touristique ( un truc comme 2 millions de quidams par an). Mais malgré ça on se sent tout privilégier d'être là parce qu'on a affaire a de l'époustouflant. Le genre de truc qui vaut toutes les arnaques du monde.

Car oui, arnaquer on s'est fait. Et pas qu'un peu. C'était du lourd, de l'audacieux. Et en bons gros pigeons on est tombé dans le panneau. C'était au poste frontière Thailande/Cambodge, il nous fallait changer de bus et faire notre visa. A peine sorti du bus, la gueule enfarinée par 4 heures de trajet, c'est illico presto qu'une bande de mafiosos Cambodgiens nous on gracieusement prie en charge. Nous et une vingtaine d'autres touristes. L'affaire se déroule en plusieurs étapes. D'abord les saligauds nous on fait payé le double du prix du visas en prétextant qu'il nous serait impossible de l'obtenir par nous même. Un premier gros mensonge puisqu'on rencontrera plus tard des français qui auront obtenu le leur en 2 temps 3 mouvements. Ensuite, le chef de bande nous a servi un discours des plus émotionnels sur l'histoire déchirante de son pays. Après quoi, ils nous a gentillement invité à retirer des baths ( monnaie thai)afin de les changer contre des riels ( la monnaie cambodgiennes). « Il faut le faire, vous y gagnerez croyez moi les amis» qu'il nous répétait. En bon moutons de panurges on a suivi le troupeau en échangeant tout nos baths ( on a pas fait les choses a moitier non plus) contre des riels dans un bureau de change aux allures tout a fait officiel. La belle affaire! On s'est rendu compte par après que l'office a carrément prit une marge de 30%. Mais l'affaire n'est pas fini, tant qu'a nous plumer autant y' allait jusqu'au bout. Parce « qu'il est un peu bouddha aujourd'hui » le chef de file nous a fait la faveur de nous entasser dans un minibus blindé sensé nous amener directo dans nos Guest Houses respectives. L'arrivée initialement prévue à 19h a été décalé de 4h, si bien que le chauffeur nous a déposé en pleine nuit dans un endroit un peu obscur, inconnu pour nous. Le mécontentement est allé crescendo et on s'est tous mit à pester. Pas de problème, une bande de Tuk-tuk drivers est arrivée amicalement en nous invitant a descendre du bus. Nous sommes les « Tuk tuk free, it's included! ». Mon oeil! Une fois tous descendus le chauffeur a prit la poudre d'escampette et nous a laissé nous dépatouiller de cette sale histoire.
Voilà le récit de notre plus belle arnaque. Un coup de maitre. Et a posteriori on se dit «  comment on a pu être aussi bêtes? ». Sûrement un bon mix entre : manque de vigilance + manque d'informations ( notre petit Lonely synthétique a fait l'impasse sur ce type d'arnaque bien connu)+ effet entrainant du groupe + le petit géni de ces mafiosos = la belle arnaque. Ahaha, ça fait mal. Surtout pour l'amour propre, c'est jamais trop agréable de sentir qu'on s'est vraiment fait prendre pour des abrutis! Du coup on est un peu remonté et on se met en mode suspicion totale. On a même peur de se faire plumer quand on achète une bouteille d'eau. Et la conséquence directe c'est que c'est la commerçante du coin qui paye les frais de nos humeurs mécontentes.
Bon, bon regagnons nos esprit. L'affaire n'est pas si dramatique. Certains diront même que c'est de bonne guerre. Voilà comment une petite centaine de dollars plus tard, juju-le-sage conclut en me proposant : «  allez donnons leur cette argent, à ces Gomoras Cambodgiens. ». Ok ça joue (comme dise nos amis les suisses), la page est tournée, la colère s'efface pour laisser place à l'émerveillement de ces 3 journées de visites.

Images... Et oui images il y'a. Les questions autour de la photos ne sont toujours pas vraiment résolues dans mon esprit emmêlé, mais le spectaculaire l'emportera sur mes doutes. Autant en emporte le vent, après tout.4

1Oui c'est ce fameux film qui met sys-té-ma-ti-que-ment dans le mood de manger des sushis, de fumer clope sur clope et de faire l'amour au ralenti sous une pluie dilluvienne dans les rues étroites de Honk-hong.
2Pour de vrai j'étais avec Juju l'élu ( de mon coeur).
3 un truc comme 400 km2
4Ne cherchez pas, ça n'a juste rien a voir...

Angkor Wat, le plus connu, le mieux conservé.


Juste à côté d'Angkor Wat, dans les bouis-bouis touristiques.
3 years old but she can repeat : "Post card! One dollars." 


Les petits bouts de chou qui mendient sous les yeux de leurs parents, on ne les compte plus.
Beaucoup sont déscolarisés. Pourtant, ils connaissent par coeur la petite ritournelle qu'ils lancent au premier touriste venu : «  Post Card. Post Card. To buy. To buy. One dollar. One dollar. » S'en est triste. On a envie de leur faire oublier la petite ritournelle juste un peu. Mais ce n'est pas une sinécure, c'est qu'ils ont bien appris le refrain. Mais Juju-le-zicos a réussi ce petit exploit en improvisant un buff musical en mélant beat-box et percussions de bouteilles. Du grand art! Et les bambins, ils se sont bien marré. Je n'ai pas capturer d'images de ce joli moment par contre, des touristes chinois n'ont pas manqué de le faire avec leur gros objectifs. Bonne nouvelle, on pourra retrouver Juju-le-zicos et les beaux enfants endormis dans le dossier Angkor sur le disque dur d'un gros Macintosh s'étalant sur le bureau épuré d'un intérieur Pékinois couvert de papier de riz.
Trêve de plaisanterie, on finit par se dire que ce triste phénomène n'est le résultat ( entre autres) d'un tourisme excessif dans un pays qui n'a pas le sou.
Mais n'incriminons pas le tourisme, parce qu'on en fait des beaux des joes-les-touristes. SMIIILE.


   Un jour à Angkor, un oiseau erre sans but dans le ciel. Puis contraint de faire la grosse commission, il laisse s'échouer une graine d'arbre sur le toit d'un temple. La graine devient bouture. La bouture devient arbre. L'arbre, se sentant libre de pousser à son aise, devient Géant. Le Géant aux mains vertes fusionne avec la veille pierre laissée à l'abandon. Voilà l'histoire de ce corps à corps anarchique. Une histoire d'amour entre le minéral et le végétal qui participe à la dimension surréaliste du site et qui me donne l'impression d'un jamais vu.

Un peu fleur bleue, j'ai flashé sur ce tronc-coeur.


Une pluie torrentielle menace de nous emportée, nous et nos bicyclettes bleues.
Vite abritons nous! Par ici un temple. Et voila qu'on prend refuge au côté de ce vieux moine.

 Dans la tradition du bouddhisme Theravada, il n'est pas rare de trouver des moines qui fument. Ca peut surprendre!
Un sunset prit sur le vif.
 Entre routards il est de bon ton de se demander : "Alors tu préfères lequel, Angkor Wat, Ta Prohm, le Bayon, Preah Khan[...]?
Pour nous notre coeur penche pour Bayon, le temple aux milles visages de Tchenrezi. 
 
"Bouddha, Ouvre-toi!"


On lève la tête, on regarde à droite, à gauche, il y'a des visages bienveillant partout. Il y'a aussi une bonne poignée de touristes. Mais cette photo n'en est qu'un apperçu riquiqui.
On pouvait aussi voir une belle myriade de Garoudas.

C'est beau, in-cri-di-ble pas vrai? Un vrai bonheur pour les mirettes. Mais pour vraiment être connecté a notre appréciation du moment, un petite contextualisation sensorielle s'impose. D'abord la chaleur. Entre 11h et 15h, c'était le genre de chaleur qui torture les thermomètres. Le genre de chaleur qui nous fait suer comme des buffles. Et il faut le dire, le genre de chaleur qui rend mou comme des chamalos poilus. Après, y'avait les odeurs. La plus marquante c'était l'odeur du Tamarin. Tellement fort. Au début ça dérange. Et puis on s'y fait, je finis même par en apprécier les effluves. Huuummm. Ensuite, très important, les bruits. Je n'en retiens qu'un. C'était ces cris aigüs, stridents et continus. Mais qu'est ce donc? Des scies circulaires? L'élétricité? Finalement on comprend que le bruit émane de ces cigales asiatiques un peu timbrées. De vrais petits Luis Mariano en puissance qui seraient restés qué-blo sur le îîîîîîîî de Mex-îîîîîî-cÔ. Pour le plus grand déplaisir des oreilles. Mais on s'y fait, « on oublie pas, on s'habitue c'est tout.» Pour finir, j'ecclipse joliment le goût ( assez neutre) pour en venir au toucher. J'ai adoré toucher ces murs millénaires. Un joli méli-mélo de textures habille les pierres des temples. Tantôt du Lichens un peu rapeu, tantôt de la belle mousse toute douce et humide, tantôt des traces de peinture défraichie.
Voilà pourquoi je me suis un peu attardé sur les textures. Sur les détails.


 


5 commentaires:

  1. Waw quel arbre!!!!
    Les gomoras cambodgiens! M'étonne pas de lui :)
    Avec tes textes, on a l'impression d'y être et ça ce n'est pas négligeable! Ici, il pleut, il vente, il fait gris :( Alors dépaysement bienvenu!

    A plus la Deb!!

    Mooneke

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  2. Salut Deb, geniales tes photos, de tres belles photos.
    Je suis actuellement a Varanasi (clavier sans accents) et malheureusement on va se rater. tu fais du tres joli boulot sur les portraits! Moi contrairement a toi je n'en ai aucun, car je n'aime pas trop le fait detre la touriste qui photographie tous ces gens meme si j'ai leur impression. J'ai l'impression de leur prendre un peu de leur ame. Surtout qu'ici en Inde, il demande souvent de l'argent et je suis totalement contre donner de l'argent pour ramner un souvenir. j essaie detre la plus discrete possible et de ne pas entraver leur quotidien. Par contre je dois maintenant etre sur toutes les photos de famille indiennes, car ils n'arretent pas de me prendre en photos et ce encore plus depuis que je voyage seule. Tu termines quand ton periple? Profite bien de Bodghaya. Bises. Caroline

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  3. Elles sont extraordinaires ces photos !
    J’adore celles des arbres et du temple aux mille visage de Tchenrézi, mais les dernières sont magnifiques aussi, c’est sublime.
    Je n’ai pas encore tout lu et je vais lire cela tranquillement, mais votre voyage a l’air passionnant :)
    Et puis c’est drôle de retrouver Caroline plus haut que je connais via mon blog !
    Bises

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  4. Et je continues à me régaler... Merci ma toute belle ! Tu la trouveras ta réponse tu verras. Bisous. Claudia

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  5. Merci pour ces adorables commentaires!
    Je pars en Thailande, au Laos et au Cambodge au mois d'août et rien que de lire tes articles et voir de superbes photos, mon envie de partir à l'étranger est d'autant plus forte.J'ai lu ton blog en entier, il est super, vraiment!
    Je suis sûr que les 5 mois en Asie ont été très enrichissant et vont beaucoup t'apporter dans la vie, surtout quand on se rend compte que le bonheur est relatif suivant les personnes que l'ont rencontre..
    Bonne continuation et surtout bon séjour en Espagne!
    xx

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